LE JAZZ DE LA NOUVELLE-ORLÉANS

La thèse selon laquelle le jazz serait ponctuellement et spontanément né à La Nouvelle-Orléans, pour se répandre ensuite dans tous les États-Unis, est aujourd’hui couramment acceptée. À partir des années vingt, la musique de jazz apparaît en effet dans tous les lieux où existe une concentration de population de couleur, venue le plus souvent du sud des États-Unis. Le jazz s’est rapidement imposé comme l’une des traditions musicales les plus riches et les plus vivantes du XXe siècle.

Issu du croisement du folk blues, du ragtime et de la musique européenne, le jazz est considéré comme la première forme artistique à s’être développée dans ce pays. L’une de ses principales influences, outre les chants religieux (les negro-spirituals, puis les gospel songs), fut le blues, une musique folk rurale dont l'évolution a été influencée par la migration des populations noires vers les grandes agglomérations, à la fin du XIXe siècle. Les premiers développements du jazz subirent d’ailleurs l’influence de la ségrégation raciale, qui était alors très forte aux États-Unis.

Parmi les premiers musiciens de jazz, nombreux étaient ceux qui vivaient de leur prestation dans de petites fanfares. Les instruments de ces groupes devinrent d'ailleurs les instruments de base du jazz : cuivres, instruments à anche et batterie. La fin de la Première Guerre mondiale, et les surplus d’instruments de musique militaire qu’elle entraîna, ne fit qu’amplifier le mouvement.

L'Original Dixieland Jazz Band en 1917
L’apparition des phonographes permit encore davantage la diffusion de cette nouvelle musique. C’est l’enregistrement du premier disque de l'Original Dixieland Jazz Band (l’O.D.J.B.), en 1917, qui marque la naissance officielle du jazz. Avec la prohibition (de 1919 à 1933) et les amendements constitutionnels interdisant la vente de boissons alcoolisées aux États-Unis, les bars et les cabarets légaux fermèrent leurs portes, mais furent rapidement remplacés par des centaines de bars clandestins où les clients allaient boire et écouter de la musique, notamment du jazz.

Le style dit New Orleans est pour sa part caractérisé par une polyphonie complexe organisée autour d’une voix principale, et par des rythmes syncopés appliqués à une métrique de marche militaire. Ce style musical se distingue par une instrumentation originale, essentiellement composée d’instruments à vent (trompette, clarinette, trombone, tuba, plus tard saxophone) et d’une batterie, auxquels s’ajoutent parfois quelques instruments à cordes, comme le violon et, surtout, le banjo et la guitare.

C’est ce style enlevé et dynamique que perpétue avec brio Le Dixieband depuis 1980.